On a de l’or dans nos poubelles (DNA)
Posté par auplaisirdesyeux le 11 mars 2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 11 mars 2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 11 mars 2010
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Ci-dessous, fac-similé d’un article paru dans La Vie du 4 mars 2010 :
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Posté par auplaisirdesyeux le 10 mars 2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 8 mars 2010
Des houblonnières du Kochersberg aux vergers du Sundgau, des vastes espaces céréaliers de la Hardt et du Ried aux coteaux couverts de vignobles, l’Alsace est riche de ses terroirs agricoles, qui ont dessiné au cours des siècles des paysages remarquables et constituent un patrimoine naturel, culturel et économique irremplaçable. Si la population paysanne a beaucoup diminué au cours des dernières décennies, l’agriculture contribue au Produit Régional Brut, et est très largement exportatrice. De plus, elle contribue à la vitalité de nombreuses autres branches de l’économie, de manière directe (machines agricoles, entreprises de transformation et de commerce agro-alimentaires) ou indirecte (tourisme, établissements mutualistes).
Mais l’Alsace a besoin d’une agriculture plus forte, plus dynamique, et surtout plus diversifiée et plus moderne au sens de sa totale prise en compte de nouvelles techniques plus durables.
Si toutes les cultures sont nécessaires, force est de constater que notre région, comme tant d’autres en France et en Europe, a trop privilégié le maïs. Il ne s’agit évidemment pas d’envisager un abandon de la culture céréalière, mais de privilégier la diversification de notre plaine. Tout le monde s’accordera à dire que nous voudrions revoir des vergers et des maraîchages. A cette diversification des paysages, il apparaît aujourd’hui essentiel d’être du côté de tous ces producteurs, laitiers, de fruits et légumes, qui n’arrivent pas à trouver d’écoute quand ils dénoncent à juste titre les marges excessives des distributeurs et des intermédiaires. Enfin, l’agriculture n’a pas vocation à demeurer durablement cette activité pointée du doigt comme trop impactante sur l’environnement, et notamment sur l’eau. Si ce dernier point est une réalité, loin de dénoncer une profession, nous voulons nous appuyer sur elle pour innover et développer des méthodes toujours moins agressives pour l’environnement.
Tous les trois ans, une « Conférence agricole régionale » sera organisée entre la Région, la Chambre régionale d’agriculture, les industries agro-alimentaires, les représentants du secteur du tourisme et les associations de protection de l’environnement.
- Soutien aux filières courtes, d’élevages, maraîchères et fruitières notamment. Pour cela, la Région proposera l’aide à la mise en place de « coop. nouvelle version » (allant du marché couvert aux épiceries gérées en coopératives de producteurs) : c’est-à-dire le financement de bâtiments et de personnels permettant aux producteurs locaux de vendre directement leurs productions aux consommateurs sans passer par les grandes centrales d’achat. La Région s’appuiera pour cela sur les expériences déjà menées à travers le territoire et recherchera des partenariats avec les communes et intercommunalités, mais aussi avec les structures économiques et professionnelles telles que certaines enseignes de grande distribution qui s’engageraient dans ces démarches de proximité.
- Les heures d’ouverture de ces lieux et leur emplacement stratégique devront permettre de répondre au mieux au besoin des consommateurs (axes passants, ouverture en début et fin de journée).
- En complément de cette mesure, la Région financera la création et la gestion d’un site internet des productions régionales. Ce site permettra à tout le monde de connaître l’emplacement exact de chaque producteur, l’existence des productions, et la possibilité, si le producteur le souhaite, de vendre en ligne.
- La Région subventionnera également l’installation de distributeurs automatiques de lait frais, de sorte que les producteurs de lait puissent vendre directement leurs productions sans intermédiaires et dégager un revenu d’au moins 50 centimes d’euros le litre.
- Création d’une instance de médiation et de recours (dotées de moyens en conseil juridique) à laquelle toute PME ou TPE pourra s’adresser en cas de litige avec une centrale d’achat.
- Dans le même esprit de soutien, la Région privilégiera, dans le cadre des marges offertes par le code des marchés publics, dans toutes les cantines de lycées, un approvisionnement auprès de producteurs régionaux. Cette mesure vise à offrir un débouché sûr aux producteurs locaux et à soutenir de ce fait le développement des exploitations aujourd’hui en nombre insuffisant dans la Région (ceci est notamment vrai dans la filière bio).
- La Région doit aussi soutenir les initiatives visant à donner un nouveau « souffle » à l’élevage traditionnel (notamment extensif, de race “Pie Rouge de l’Est” ou vosgienne, pour les bovins) et aux productions fruitières et maraîchères (la « mirabelle de Lorraine” bénéficie d’une IGP, où en sont la quetsche et la cerise d’Alsace ? Qu’en est-il du houblon ?).
- La Région soutiendra la recherche pour une chimie verte dans le domaine agricole (ceci pourra notamment être la mission du bio pôle de Colmar). Ce soutien se traduira par une aide aux équipes de chercheurs qui se lanceront dans cette piste (une convention permettra de partager les bénéfices des brevets déposés, notamment afin d’alléger et de maîtriser localement les coûts de commercialisation issus des brevets), aux entreprises qui développeront et commercialiseront les substances, aux exploitants qui feront le choix de ses nouveaux produits. Par chimie verte, on entend tout produit efficace pour remplacer les engrais, insecticides et herbicides mais qui sont inoffensifs pour les sols, l’eau et la faune non concernée par les traitements. Cette aide pourra s’étendre à toute recherche et commercialisation de technique mécanique rendant les mêmes services que la technique chimique.
- Une priorité immédiate : lutte contre le ver de la grappe par recours aux capsules de phéromones de synthèse inoffensives pour l’environnement en lieu et place des insecticides dans le vignoble alsacien.
- La Région mènera une politique volontariste pour obtenir que les schémas de cohérence territoriale puissent devenir contraignants afin de préserver de toute urbanisation les terres arables. Des prises de positions (avec les décisions financières consécutives) illustreront cette option.
- Dans une logique de diversification des paysages, d’amélioration de la qualité de l’eau des nappes et de la diversité biologique[1], la Région privilégiera toute opération foncière visant à développer sur des terres arables des cultures plus responsables en terme de développement durable que celle du maïs. Dans un partenariat avec la SAFER, la Région procèdera, via la création d’un établissement Public Foncier à l’échelle de toute l’Alsace, à des acquisitions dans le but de revendre des terres à des particuliers désireux de développer des cultures de vergers ou maraîchères.[2]
- Elle mènera également avec les agriculteurs (les organismes représentatifs, mais aussi les exploitants directement), et plus particulièrement les producteurs de maïs, une concertation afin d’arriver à un plan visant à la diminution des hectares consacrés au maïs. Le développement important des filières courtes devrait toutefois revaloriser le prix des productions fruitières, maraîchères et laitières, ainsi que le prix de la viande et des œufs. Le développement de ces cultures et élevages devrait progressivement modifier les paysages sans autre intervention publique. L’expérimentation d’une péréquation progressive, d’abord fixée à un niveau très faible mais renforcée chaque année, devrait conduire à redistribuer une part croissante des revenus agricoles des cultures les moins « durables » vers celles présentant le bilan environnemental le plus favorable. Cette péréquation s’opèrerait par un Fonds de Compensation pour une Agriculture Durable, dont les recettes équilibreraient les dépenses.
- La Région complètera les dispositifs européens en faveur de l’agriculture biologique afin d’aider au maintien des exploitations (les dispositifs nationaux aidant pour l’heure, uniquement, la reconversion)[3]
Le conseil régional soutiendra le retour de l’Alsace à une agriculture biologique de saison et de proximité. L’enjeu est très important : Il s’agit de notre santé et de la santé de nos enfants (cancers, leucémies, stérilités…). Cette politique agricole de la région Alsace sous entend une aide pour développer les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture de proximité). Dès que les AMAP se seront localement implantées, les associations et les comités d’entreprise volontaires serviront de point de contact et de centralisation des achats entre les salariés ou bénévoles c’est-à-dire les consommateurs et les agriculteurs locaux. La Région veillera à ce que l’agriculture biologique de proximité s’impose progressivement dans les AMAP.
- La majorité des fruits des vergers alsaciens ne sont plus cueillis car économiquement non rentables puisque très mal payés. La Région Alsace contribuera à l’évolution de cette situation paradoxale. De plus en plus de vergers sont mal entretenus. La Région Alsace fera l’inventaire de l’état actuel de ces vergers puis étudiera les possibilités pour soutenir la remise en activité de ces vergers par de jeunes agriculteurs.
[1] Diversité biologique dont il apparaît de plus en plus qu’elle a des conséquences économiques positives dès lors qu’elle permet d’éviter un certain nombre d’intervention humaine contre des prédations sur les plantes (maladies, ravageurs…), pour améliorer la qualité des sols (terre plus riche, économie d’engrais), pour une meilleure gestion de l’eau (retenue des eaux, évitement des ruissellements et lessivage des sols).
[2] Cette idée répond au constat qu’il est aujourd’hui impossible à des particuliers (c’est-à-dire des non professionnels du monde agricole) d’acheter des terres pour y faire du verger ou des cultures maraîchères (que ce soit pour une production personnelle ou dans un but commercial visant à diversifier ses revenus).
[3] L’idée d’un soutien au maintien des exploitations réside dans le fait que les productions n’étant pas aidées, elles peuvent se trouver en difficulté sur un marché où les produits conventionnels sont, eux, aidés. L’Allemagne et l’Autriche ont mis en place des dispositifs d’aide au maintien).
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Posté par auplaisirdesyeux le 2 mars 2010
La Région a pris en 2009 la compétence sur la planification d’élimination des déchets dangereux, via le Plan Régional d’Elimination des Déchets Dangereux (PREDD). Sa compétence en matière de gestion des déchets s’arrête là. Dans la perspective d’une fusion des départements qui, eux, définissent les schémas départementaux de gestion de déchets, et dans la mesure où la Région mène une action dans le domaine agricole et énergétique, nous mettrons en place un programme de développement des unités de méthanisation sur le territoire alsacien qui ont le triple intérêt de permettre un complément de revenu aux exploitations agricoles désireuses de diversifier leurs activités, de produire de l’énergie (le méthane, voire de l’électricité), et de donner un débouché écologique aux déchets végétaux et fermentescibles (issus des ménages, des déchetteries, des invendus de supermarchés, et des lisiers ou fumiers d’élevages).
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Posté par auplaisirdesyeux le 27 février 2010
La Région fait-elle assez pour faciliter les transferts de technologies des Universités vers les PMI innovantes ? En France, et contrairement à l’Allemagne, l’industrie et la recherche ont du mal à se parler. Ce sont souvent deux mondes qui s’ignorent. En Allemagne, il est courant que les enseignants facturent au monde de l’entreprise des services ponctuels, peu en relation avec leur recherches du moment, mais à très hautes retombées économiques pour l’industrie. Tout le monde y gagne : l’entreprise qui voit son problème résolu, l’enseignant qui augmente de façon importante le budget recherche de son laboratoire et de son école. Cette approche, bien qu’engagée, doit impérativement être développée.
Plus globalement, nous savons que nos économies doivent aujourd’hui moins se fonder sur les matières premières (de plus en plus rares, donc de plus en plus chères, et dont l’extraction pose de plus en plus de problèmes écologiques). L’avenir est à une économie basée sur la matière grise, à savoir l’innovation, la recherche, et les applications commerciales qui en découlent. Ce sont les applications de ces innovations qui nous permettront, collectivement, de construire une économie durable qui sache exploiter les matières premières essentielles (alimentation, constructions, véhicules, objets de la vie courante) de manière durable.
Dans bien des domaines, nous voyons se développer à travers le monde des innovations porteuses d’espoir pour des créations de richesses nouvelles. Partant des potentiels humains et naturels existants dans notre Région et aussi des pôles de compétitivité présents sur notre territoire, nous devons investir dans l’innovation et les expérimentations qui pourront faire de notre région un haut lieu pour les pôles de recherche et d’innovation. Cet investissement est un pari sur l’avenir que nous nous devons de faire pour créer les richesses et l’emploi de demain.
Ainsi nous poursuivrons le soutien au pôle de compétitivité «Innovations thérapeutique » – déjà labellisé pôle de dimension mondiale qui est porté par le cluster « Alsace Biovalley ».
Nous serons plus présents aux côtés du pôle « Véhicule du Futur », particulièrement intéressant pour l’économie du futur. Appuyé sur des entreprises telles que Lohr au nord de l’Alsace, un autre pôle d’excellence, complémentaire, pourrait s’envisager autour du « transport des marchandises ».
De la même manière, la Région sera présente au côté du pôle « Vitae » (biopôle de Colmar) qui est en développement actuel et qui répondra particulièrement bien aux enjeux de la chimie agricole écologique.
Les essais dans le Nord de l’Alsace de la géothermie constituent de fait un pôle technologique et économique d’avenir sur la géothermie en basse profondeur utilisant des sources naturelles d’eau chaude que l’Alsace et ses voisins peuvent soutenir.
Les besoins en nouveaux carburants conduiront la Région à appuyer et initier des productions régionales de carburants d’origine végétale issue des déchets agricoles et alimentaires (biogaz issue de la méthanisation) ou issue de plantes très énergétiques et peu consommatrices de terres arables (algues).
Le savoir-faire industriel de la grande région en matière de métallurgie, de mécanique ou de motorisation (automobile notamment, mais aussi turbines à Belfort ou ferroviaire), d’énergie solaire (à Fribourg-en-Brisgau) pourrait être mise à profit pour développer de puissantes filières industrielles de turbines hydro-électriques ou de panneaux solaires.
Outre ce soutien aux pôles de compétitivité alsaciens, la Région devra appuyer la recherche de synergies de ses potentiels avec d’autres pôles de compétitivité dans une stratégie de développement de pôles à vocation mondiale (ex : Biovalley et Lyon Biopôle).
La Région recherchera la conclusion d’accords inter-régionaux permettant d’éliminer les pratiques de pénalisation actuelles dans l’accès aux financements de la recherche et du développement dans le cadre des pôles de compétitivité pour des entreprises non locales.
Dans l’esprit des initiatives qu’avait engagées le Président Zeller, la Région recherchera la mise en place d’un « pôle de compétences » Recherche et Innovation au niveau transfrontalier du Rhin supérieur.
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Posté par auplaisirdesyeux le 24 février 2010
Pour le président du Modem, venu soutenir hier Yann Werling et Odile Uhlrich-Mallet, l’Alsace n’a « rien perdu de son identité centriste ».
« Quel genre d’expériences faites-vous ici ? C’est de la pédologie ? » Dans les laboratoires de Rittmo — centre de recherche et de transfert de technologie spécialisé dans les fertilisants organiques — comme dans les cuisines d’India, PME spécialisée dans les épices pour l’agroalimentaire, François Bayrou aime bien jouer les curieux. De passage hier, à Colmar, pour soutenir la liste conduite par Yann Wehrling et Odile Uhlrich-Mallet, le patron du Modem s’en est donné à cœur joie, visitant entreprises et associations rassemblées autour d’un dénominateur commun : « l’emploi non-délocalisable ».
Les « Cuma », le « purin d’ortie »… Chez Rittmo, François Bayrou montre l’air de rien qu’en matière d’agronomie, il a des références. Après tout, celui qui revendique ses origines paysannes est aussi éleveur de chevaux de course. Alors quand il s’agit de vanter les qualités de ses « poulains », le patron du Modem ne ménage pas ses efforts : il salue ainsi « deux personnalités fortes avec des parcours très différents mais complémentaires », rappelant qu’Odile Uhlrich-Mallet vient « du centre traditionnel alsacien » et Yann Wehrling « du courant écologiste » : « Cela montre notre capacité à faire travailler ensemble des gens d’horizons différents. »
« Dépolitiser le scrutin »
Dénonçant une nouvelle fois la politique « bloc contre bloc », François Bayrou appelle à « dépolitiser » le scrutin régional, déplorant « qu’on en fasse un référendum de soutien à la politique actuelle du gouvernement ». Et martèle que le centre, « trop longtemps dépendant de la droite », doit aujourd’hui creuser son propre sillon en refusant de « s’inféoder à un bloc ».
Si cette stratégie en a échaudé plus d’un parmi les centristes alsaciens, qui ne se retrouvent pas dans le positionnement du Modem, François Bayrou se dit « persuadé que cette famille politique se reconstruira plus large, plus ouverte ». Mais il enfonce le clou : « Le rassemblement ne pourra se faire que sur la base de l’indépendance, pas de la soumission. »
Interrogé sur les sondages qui accordent à sa formation 4 % dans une Alsace pourtant historiquement centriste, le leader du Modem préfère sauter l’obstacle : « Commenter les sondages, c’est comme commenter des pronostics… » Maniant la métaphore terrienne, il reconnaît tout de même que le Modem a encore du pain sur la planche : « Cette terre n’a rien perdu de son identité. À nous de labourer, d’affirmer ce que nous sommes. »
Quid, enfin, d’une alliance au deuxième tour avec les Verts ou le PS, alors que Jacques Bigot semble avoir entrouvert une porte ? « Nous verrons le soir du 1 er tour, région par région. Ce ne sont pas les sollicitations qui manquent », se borne à commenter l’intéressé. Précisant seulement qu’il y a « très peu de probabilités » d’une alliance avec l’UMP.
Clément Tonnot
L’Alsace – 23/02/2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 24 février 2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 21 février 2010
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Posté par auplaisirdesyeux le 20 février 2010
Tous les 10 ans, le prix de l’énergie fossile double et prend une part toujours plus importante du budget des ménages. Ainsi en sera-t-il des prochaines décennies et n’évacuons pas l’idée que ce rythme d’augmentation ne s’accélère.
Cette contrainte peut ne pas être subie si nous agissons avec l’objectif de réduire de moitié tous les 10 ans notre dépendance à l’énergie fossile. La Région devra en tout état de cause intégrer cet objectif dans ses priorités afin qu’aucun habitant de l’Alsace ne soit pris à la gorge par une telle augmentation de dépense.
Compte tenu de ces éléments, la Région complètera le dispositif gouvernemental de prêt à taux zéro pour tout investissement visant à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles. Ce complément, plafonné, pourra se faire via la banque d’investissement régional (voir plus haut) pour toute dépense non éligible aux dispositifs gouvernementaux.
Le remboursement de ce prêt pourra se faire sur la base du gain énergétique calculé annuellement en comparaison de la dépense théorique si l’investissement n’avait pas été fait. Il n’en coûtera donc rien à l’emprunteur au cours de la période de remboursement (calcul d’amortissement de l’investissement par un ingénieur économe des flux ; à ce titre la Région se dotera, dans son personnel propre, d’ingénieurs économes de flux).
La Région proposera via le comité des régions européen où elle siège, une adaptation des mesures européennes émises dans le cadre du protocole de Kyoto afin que les mesures de compensations actuellement permises dans le cadre du marché carbone puissent concerner des fonds d’aide à l’isolation du bâti ancien. De cette manière, un gros émetteur de CO2 pourra racheter le dépassement de quota d’émission en finançant des opérations d’isolation d’un bâtiment.
L’habitat traditionnel alsacien (structure bois – torchis) est une solution énergétiquement efficace. La Région initiera un site d’éco-construction axé sur la construction inspirée de la maison traditionnelle (par exemple, à proximité de l’écomusée), à savoir basée sur la structure bois, voire les solutions torchis-paille. Cette orientation dans le secteur du BTP répondra à la fois aux enjeux énergétiques et à la redynamisation d’une filière bois Vosges (on rappelle que l’Alsace, dont un tiers du territoire est recouvert de bois et forêts, occupe la 3e place des Régions les plus boisées de France).
- La solution de chauffage la plus pertinente est le réseau de chaleur. La Région aidera financièrement les communes qui feront le choix de se doter d’un réseau de chaleur. Cette aide se concrétisera par le financement d’une étude de faisabilité et de viabilité financière. Seront évidemment privilégiées les sources de chaleur issues de la méthanisation, des chaufferies bois ou des sources d’eau chaude naturelle là où elles existent. La banque d’investissement régionale viendra, le cas échéant, aider au financement des investissements.
Augmenter l’enveloppe d’aide aux particuliers pour l’installation de panneaux photovoltaïques avec l’objectif de développer sensiblement les surfaces dédiées aux technologies solaires (solaire thermique, photovoltaïque…) – hors zones de protection du patrimoine historique.
La Région favorisera la création de coopératives solaires regroupant ceux qui disposent de surfaces de toits (hangar agricoles, industriels, bâtiments tertiaires…) de tout particuliers ou investisseurs désireux d’acheter du kilowatt solaire. La coopérative solaire dont seraient actionnaires ceux qui prennent des parts de « kW solaire » se chargerait de contractualiser la location des surfaces auprès des propriétaires, de l’achat au meilleur prix des panneaux auprès de fournisseurs installateurs, de la négociation de revente à EDF de l’électricité produite, et de la redistribution des bénéfices de vente des kW auprès des « actionnaires » de la coopérative, redistribution au prorata du nombre de kW achetés. Ce principe de mutualisation pourra d’ailleurs s’étendre à d’autres productions énergétiques telles que la micro-hydroélectrique, la méthanisation ou les chaufferies bois.
- La Région mettra en place un outil, en ligne, utilisable gratuitement pour les particuliers et les entreprises, afin de mesurer l’impact des efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Cet outil permettra une évaluation individuelle de chaque action menée, et alimentera un compteur régional qui permettra, en temps réel, de mesurer l’effort de l’Alsace en matière de réduction des gaz à effet de serre. Cet outil, sur la base d’un bilan carbone régional, fera la balance entre émissions estimées et réduction enregistrées. Les utilisateurs auront le choix de rendre public ou non leur effort. L’objectif est de rendre populaire et émulateur l’usage d’un tel outil afin de créer un élan vertueux collectif… car prendre conscience en le mesurant de son propre effort par comparaison à l’effort collectif est valorisant et positif pour tout le monde.
Sera mis en place, à l’échelle de la Région, un fonds d’échange et de compensation « CO2 » qui permettra à des entreprises, collectivités ou particuliers de compenser leurs émissions en versant un don calculé sur le taux actuel de la tonne CO2. Le calcul sera permis grâce à un calculateur en ligne sur le site du Conseil régional. Ce fonds sera versé à la banque régionale d’investissement pour le développement durable.
La performance du réseau électrique et l’informatisation de son usage (smart grids) sera appuyé par la Région. Ceci passera par la poursuite de l’enfouissement des réseaux, tant pour des raisons esthétiques que de sécurité. Des financements seront débloqués pour informatiser, en lien avec les fournisseurs d’électricité, le réseau (à sa source que sont les centrales ou les points de productions, à son lieu d’usage que sont les entreprises, les bâtiments tertiaires et les foyers collectifs). Pour les particuliers, la domotique sera soutenue sous la forme d’une prime à l’installation de systèmes informatisés permettant une réduction de la consommation énergétique dans le foyer.
La Région exigera un calendrier précis pour la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim, sans attendre la décision de l’Autorité de Sûreté Nucléaire pour la poursuite ou non de l’activité de la centrale pour les dix ans à venir. Fessenheim est la plus vieille centrale de type REP en France, les incidents se multiplient et la dangerosité s’accroît avec le vieillissement des équipements. L’Alsace n’a pas vocation à devenir un champ d’expérimentation pour tester la durée maximale de vie d’installations de cette génération.
Pendant la période de préparation et avant la fermeture définitive de la centrale, la Région veillera à ce que les principes de précaution et de transparence soient scrupuleusement observés, à un échelon géographique transfrontalier pertinent et transparent – qui reste à déterminer -, en particulier pour la coordination des plans d’intervention et de prise en compte de la sécurité des populations en cas d’incident significatif.
Les discussions à entreprendre dès que possible avec les autorités nationales et EDF permettront de préparer un plan d’accompagnement sur la durée de déconstruction et d’assurer le développement d’un centre de compétences et de formations liés aux activités de déconstruction. L’Alsace deviendrait ainsi un pôle de démantèlement nucléaire d’importance mondiale pour les techniques, les technologies, le savoir-faire et les qualifications induites. Une bonne partie des emplois spécialisés seraient sauvegardés grâce à une telle stratégie, sans compter les emplois de tous les corps de métiers des sous-traitants chargés d’intervenir pour la déconstruction. Précisons aussi qu’un démantèlement d’une tranche REP peut s’étaler sur 25 à 30 années, avec la garantie de nombreux emplois locaux pendant cette période.
Quant à son remplacement, la Région doit pour le moins exiger la concertation. En l’état actuel des données et des consommations, la production hydro-électrique suffit aux besoins régionaux. La fermeture de Fessenheim n’aurait pas d’incidence sur les besoins régionaux (pour peu qu’on puisse raisonner ainsi puisque le réseau français est ainsi fait que la production d’une centrale alimente tout le pays et pas seulement la région où est située la centrale). Le raisonnement doit en réalité se faire au niveau des besoins nationaux, ou plutôt rhénans. La question posée est donc celle de l’utilité du remplacement de tout le parc actuel par un nombre équivalent de réacteurs. Au regard des évolutions technologiques sur le solaire, l’hydro-électrique des mers, la cogénération produite à partir de toute source de chaleur (notamment de chauffage collectifs), l’éolien, de l’amélioration des performances énergétiques des machines et celles des logements, et des potentiels de stockage des nouvelles générations de batteries, la Région peut raisonnablement remettre en question l’utilité du remplacement futur de Fessenheim par de nouveaux réacteurs de type EPR ou de 4ème génération. Une telle décision revient à demander que les 8 milliards d’euros que coûterait la construction de deux réacteurs EPR en lieu et place des réacteurs de Fessenheim soient potentiellement le budget à revendiquer pour produire l’équivalent des kWh de Fessenheim, à l’échelle du Rhin supérieur, en développant un bouquet hautement performant d’énergies renouvelables.
Ces questions sont évidemment d’importance majeure à l’échelle transfrontalière ; nous proposerons en conséquence une consultation citoyenne à l’échelon du Rhin supérieur, après large concertation avec les acteurs associatifs, institutionnels et économiques concernés, à l’échelon géographique déterminé.
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